pourquoi je ne vote plus? : je me suis longtemps dit qu’être en démocratie étant une chance, qu’il fallait voter pour conserver ce pourquoi tant d’hommes ont risqué voir donné leur vie, que seul un peuple libre de ses choix et de sa pensée pouvait se sentir heureux et épanoui. Aucun changement possible n’étant envisageable avec ce genre de réflexion il m’a paru évident de ne plus participer aux différents scrutins tant que les institutions et la cinquième République conserverait un pouvoir centralisé associé à un état omniprésent et déconnecté de sa population.
En effet, mesurer la chance de vivre en démocratie est une chose mais avec cette logique les personnes aux manettes ne seront jamais délogées et certes des ancêtres ont donné leur vie pour le droit de vote mais le constat est simple, désormais les nouveaux nobles sont nos élus, alors que les privilèges semblaient abolis, la liste des avantages dont bénéficient nos « politiques » et les hauts fonctionnaires qui dirigent le pays est longue et les « affaires » se multiplient.
Lorsque l’on vote la question est alors posée : choisissons-nous ou subissons-nous nos représentants? Est-ce un choix par défaut ou suis-je vraiment d’accord avec les idées du candidat que je choisis, est-ce un choix d’adhésion ou un choix subit. La deuxième option est d’autant plus contraignante que le régime présidentiel a un impact important sur la politique « intérieur » du pays et donc sur le quotidien de la population française. Fondamentalement, ce n’est donc pas l’idée de choisir « le moins pire » qui me pose problème, c’est la constitution et ce que cette dernière permet aux « politiques », l’élection déterminante pour la cinquième République étant la présidentielle qui centralise le pouvoir autour d’une personne et de son programme (pour peu que le candidat élu en ai un).
Dès lors ce n’est pas une question de « personne » ou de « candidat » qui détermine mon choix de ne pas voter, le problème est plutôt dû au pouvoir qu’on lui attribut.
S’ajoute à ça le constat d’immobilisme depuis les années soixante-dix, on observe un manque de courage politique, un pouvoir sans vision, absence de réforme structurelle. Le pouvoir se contentant d’infantiliser le peuple voir de le culpabiliser.
Partant de ces constats, je n’ai plus confiance en « nos politiques », je ne fais plus confiance à la cinquième République et à ses institutions.
À quoi bon voter lorsque les présidents qui se succèdent proposent dans leurs discours de simples changements de « façade » quand le pays aurait besoin de changements profonds? À quoi bon voter lorsque nos dirigeants s’emploient à faire du marketing et abandonnent la défense des intérêts du pays?